Chutes de neige du 1er février 2003 dans l'Oise |
Durant cet hiver 2002-2003, on peut dire que quasiment tout le monde a vu tomber la neige en France. L'Oise n'y a pas échappée, et a été recouverte de blanc à plusieurs reprises:
Il y a eu notamment le célèbre 4 janvier et sa pagaille, où environ 5cm avaient persisté durant 10 jours ce qui est très rare ces temps ci! Il s'agissait là d'une neige accompagnant l'arrivée du froid. Le second épisode que l'on peut retenir est ce 1er février avec là encore environ 5cm de neige. Cette fois ci les modèles ne se sont pas laissé surprendre et la prévision était très bonne. Il était question ce jour là d'une neige dite de redoux. Hormis ces deux épisodes, quelques saupoudrages se sont produits mais rien de bien significatif...
La prévision:
Voici quelques cartes issues du modèle Américain GFS. Ces cartes sont celles sorties le 31 janvier à 00h, prévoyant la situation pour le lendemain.
Les précipitations:
Cette carte montre les précipitations prévues en millimètres (que ce soit sous forme de pluie ou de neige) pour le 1er février, de 6h à 12 TU. On voit bien la trace de la perturbation de la Bretagne au détroit du Pas de Calais principalement.
Cette seconde carte montre les précipitations prévues de 12h à 18h TU. On remarque que les cumuls sont de l'ordre de 5mm et on dit grossièrement que 1mm de pluie correspond à 1cm de neige (cela varie en fonction de la densité de la neige).
Les températures:
Cette carte montre les températures maximales prévues à 2m du sol, de 6h à 12h TU.
La même carte mais pour la période 12h à 18h TU. On voit donc que l'air plus doux devait accompagner le passage de la perturbation. Les précipitations devaient se produire en majeure partie avec une température au sol inférieure ou égale à 0°C donc logiquement sous forme de neige. Mais parfois lors de passage d'une perturbation de redoux comme celle-ci, il peut pleuvoir avec moins de 0°C au sol, en raison de la présence d'une couche d'air supérieur à 0°C en altitude. Cette couche fait alors fondre la neige et l'eau n'a pas le temps de se recongeler en pénétrant dans l'air froid situé au niveau du sol. En revanche si le sol est gelé, on assiste alors à des pluies verglaçantes. Il faut savoir que la situation en altitude est très importante pour la prévision, il ne faut pas se limiter qu'au sol. La carte de prévision de température à 850 hPa soit à environ 1500m d'altitude est un bon indicateur de la température de l'air en altitude (car à cette altitude l'influence du sol est quasi nulle). Il existe également d'autres niveaux d'altitude pour les températures, mais le 850 est très utilisé. Voici une carte de prévision de la T850 pour le 1er à 12h TU:
Les lignes noires continues représentent la circulation en altitude (850hPa). Les hautes valeurs (166...) correspondent aux anticyclones, et les basses valeurs (110, 134...) aux dépressions. On peut donc voir un axe dépressionnaire s'étendant de l'Islande au sud de l'Italie et un anticyclone sur l'Atlantique. Entre les deux circule un flux de nord-ouest du nord du Canada au Maghreb. Quelques jours avant, le flux s'était orienté au nord entre l'anticyclone qui remontait plus vers le Groenland et une dépression centrée sur l'Europe centrale. C'est ce flux de nord qui a permis à de l'air froid à toutes altitudes de descendre jusque chez nous. Les lignes en pointillés représentent la température (à 850hPa je le rappelle). Le -10°C qui recouvrait bon nombre de régions françaises est repoussé vers l'Est. Le 0°C commence à toucher l'ouest. On constate donc que la température devait osciller aux alentours des -5°C lors des précipitations, en se radoucissant progressivement. C'est assez froid pour donner de la neige au sol et pour garantir l'absence d'une couche trop douce à un niveau plus bas. Néanmoins, le redoux s'opérant, on pouvait craindre justement l'apparition d'une couche d'air faisant fondre la neige à un certain niveau. En résumé, il était quasiment certain que les précipitations débuteraient sous forme de neige, mais pouvaient tourner à la pluie, surtout dans la partie sud de la perturbation.
Page: